Olă , olă... ! Alors oui nous sommes en retard, oui nous n'avons rien produit depuis six jours, oui mais comme vous ne le savez pas, en tout cas pas tous, nous avons un métier difficile.

      Plein de responsabilités incroyables, de directives à suivre insuivables, de pauses cigarettes interminables, de retards le matin irrattrapables, de repas arrosés inénarrables, de réunions interminables, d'interlocuteurs incapables ; mais l'architecture a quelque part aussi ses bons côtés. (si, si.)

      Par exemple, on a souvent droit à cette situation :

[sd] (travaille actuellement sur un projet de construction de 600.000 logements hqe à Manhattan) discute avec [vd] (travaille actuellement sur un concept de skyscraper maritime en eaux internationales). Boivent un verre dans un lieu non décrit ici. Un inconnu arrive.

- [inconnu] : Eh salu lé ga, nonobstan votr karism é votr klaS amériken, vou féte koi sinon dan la vi ?

- [sd+vd] (redoutant la suite) : eh bien, mon bon, nous.. nous sommes... archis...

- [inconnu] : archi, archi koi ?

      S'en suit un premier moment de malaise. Enfin, [vd] confirmera ou infirmera, mais en général cette question me donne envie de :

1a. distribuer joyeusement quelques baffes

1b. (variante) boire un grand verre de vodka cul sec

2. répondre quelque chose comme archimède, architrion, archinul, archicon (double jeu de mot, 59 power), archibald, voire architektonik.

      Mais la voie de la raison l'emporte... Et donc :

- [sd+vd] (redoutant la suite) : archi... tectes..

- [inconnu] : a oué oké,  je voua ! vou zaite dé architek'. Mé vou fête koi vréman ?

- [sd+vd] (réflechissant à comment traduire en un mot la complexité de tout métier à la fois créatif, technique, humain, divin et modeste) : eh bien, saisis-tu, fieffé ébaubi ! par la sang bleu ! cela est d'une vasteté à faire pâlir un albinos.

- [inconnu] : a oué oké, je voua ! vou déçiné dé mézon koi

- [sd+vd] (las) : eh bien... fieffé euh... oui voilà, on déçine dé mézon.

      Chaque jour où nous nous levons, pour imaginer le patrimoine artistico-culturel de vos demains (en toute humilité toujours), j'imagine que des milliards d'êtres humains pensent que nous, architectes, passons nos journées à remplir nos cahiers et les sets de table des restaurants comme ceci :

Ils ont raison.

[sd]

Il n'y a vraiment pas grand chose à rajouter à un article si bien amené, drôle, intéressant et pertinent. C'est vrai que c'est un peu communautariste sur les bords, que ça ne fait peut-être rire que les architectes, mais en tous cas, ça les fait BEAUCOUP rire.

On est tous confrontés auprès des gens à des clichés qui se rapportent à la profession que l'on exerce. L'infirmière est une cochonne, le comptable un grand coincé, l'assureur un voleur patenté (bon, ça c'est un peu vrai).

Pour les architectes, il y a deux choses qui reviennent souvent. La première :

• "Ah t'es architecte, tu gagnes plein de thunes...
  ... Tu peux dessiner ma maison gratos alors !"

La deuxième est un  anti-cliché :

Ah ! j'oublais un troisième truc qui revient souvent aussi, c'est le coup du :

Par contre, il y a un cliché qui ne circule pas à propos de notre profession, mais qui devrait, c'est que les architecte sont TOUJOURS en train de se plaindre !